Créer un négatif numérique avec Photoshop ™ permet de tirer ses images numériques selon un procédé alternatif comme le Cyanotype, Van Dyke, Palladium, Platine, etc. C’est souvent la première étape et elle est assez technique. Par Jean-Baptiste Rabouan
Pourquoi Créer un négatif numérique avec Photoshop ™ ?
La palette des métaux que l’on peut utiliser pour la photographie ne se limite pas à la photographie argentique : on trouve des épreuves photographiques au platine, au palladium, au fer pour le cyanotype, à l’or pour le chrysotype, à l’uranium pour l’uranotype… En ce qui concerne les procédés pigmentaires comme la gomme bichromatée ou le tirage charbon, ce sont les sels de chrome qui servent d’agent sensibilisateur. Tous ces procédés sont sensibles aux seuls rayonnements ultraviolets. Avant l’apparition des éclairages UV, cela imposait au photographe de travailler par tirage contact avec la lumière solaire. Seul le procédé argentique classique est sensible au spectre de la lumière artificielle offrant ainsi la possibilité de l’agrandissement. L’argentique a donc très largement dominé la photographie. Mis à part quelques rares exceptions, les photographes qui souhaitent faire des épreuves avec d’autres procédés doivent passer par un négatif au format de l’épreuve. Cette contrainte est de taille. Avant l’apparition du numérique, il fallait soit prendre les photos avec un appareil très grand format soit agrandir le négatif. Cette dernière opération est complexe et entraîne une perte de qualité.
Retour vers le futur – Du numérique à l’acétate
Aujourd’hui, créer un négatif numérique avec Photoshop (et l’impression jet d’encre), est devenue plus accessible. Le principe est assez simple : on part d’une image numérique positive (soit un scan, soit une photo numérique) que l’on inverse en négatif via le menu : « image » / « réglage » / « négatif » ; ou mieux encore : « calque » / « nouveau calque de réglage » / « inverser ». Ensuite il suffit d’imprimer le négatif sur un acétate transparent avec une imprimante de qualité photo. A priori rien de plus facile… Mais il faut compter avec la réponse sensitométrique (RS) de chaque procédé photographique. Pour rappel, la RS correspond aux valeurs restituées sur le papier par rapport aux densités du négatif en fonction de la sensibilité de l’émulsion photographique. Cela signifie qu’une échelle de gris linéaire sur le négatif sera tout à fait différente et non-linéaire sur un cyanotype, sur un platine, sur un tirage albuminé… chaque procédé ayant ses propres caractéristiques. Sur un négatif qui n’a pas été traité dans Photoshop, l’échelle de gris présente des écarts de densité constants mais sur l’épreuve photographique, les écarts entre les valeurs restituées varient. Généralement ils se compriment vers les basses et les hautes lumières, soit une réduction de la dynamique.
Dans la photo ci-contre (à droite): Charte de gris classique en 11 valeurs linéaires utilisée pour apprécier la réponse sensitométrique d’un papier et/ou d’un procédé photographique. Le dégradé permet de voir la qualité des transitions de valeurs.
Vous avez dit Sensitométrie ?
Avec les négatifs ou internégatifs argentiques le contrôle sensitométrique n’est pas une mince affaire. En revanche, pour créer un négatif numérique avec Photoshop il suffit d’appliquer une courbe dite de linéarisation qui a pour fonction de corriger les variations des écarts entre les densités du négatif et leurs valeurs correspondantes sur l’épreuve papier. L’autre difficulté est que les courbes de linéarisation ne sont valables que pour le procédé, la chaîne graphique (imprimante, profil, type d’acétate) et le papier utilisés par le photographe. Il faut donc savoir produire ses propres courbes. Avec Photoshop, il est possible d’enregistrer une courbe dans un petit fichier .acv (environ 1Ko) que l’on peut charger ensuite sur les images que l’on traite – menu contextuel du calque de réglage courbe : « enregistrer le paramètre prédéfini de courbe » et « charger le paramètre prédéfini de courbe ». On peut ainsi avoir dans un dossier autant de courbes que nécessaire selon les procédés et les papiers avec lesquels on travaille. Pour ma part j’ai ainsi une dizaine de courbes pour le platine palladium, la gomme bichromatée, le cyanotype, le vandyke, le papier salé, le tirage albuminé…
L’art de la courbe met à l’épreuve le photographe
Pour établir une courbe il faut avoir le négatif d’une charte de gris et son épreuve dans le procédé photographique et avec le papier que l’on veut analyser. Sur le négatif du premier test on applique une courbe de linéarisation standard. On compare ensuite les densités du négatif et celle de l’épreuve pour ajuster la courbe. On arrive généralement à définir la courbe en trois ou quatre essais.
Il existe plusieurs méthodes plus ou moins empiriques pour comparer les valeurs. Les techniciens de laboratoire mesurent au densitomètre de précision. Dans l’usage courant, le photographe travaille généralement à l’appréciation visuelle. Pour plus de précision, on peut utiliser une cellule photographique spot avec un dispositif de cache et une boîte à lumière pour mesurer les écarts entre les gris de la charte. Quelle que soit la précision des mesures, il n’existe pas de courbe miracle. Trop de facteurs entre en ligne de compte lors du tirage pour que l’on puisse contrôler le résultat de manière constante avec une simple courbe de linéarisation. Une petite variation d’humidité ou de température dans le labo, le lot de papier pour une même référence, la qualité de l’eau au moment du tirage… il y a ainsi de très nombreux paramètres que seule l’expérience peut jauger. Un bon négatif est la clé pour obtenir une belle épreuve mais la réussite dépend avant tout du savoir-faire du photographe.
Dans la photo ci-dessous, on constate que la réponse sensitométrique du cyanotype perd les valeurs des basses et des hautes lumières.
Maitriser la création d’un négatif numérique avec Photoshop
Comme vous l’avez remarqué, créer un négatif numérique avec Photoshop est un peu …. technique, mais si vous souhaitez vous lancer dans la photographie alternative, il ne faut surtout pas que cela vous arrête. Les formations sont là pour ça et bien expliquée la sensitométrie n’aura bientôt plus de secrets pour vous
Pour en savoir plus sur le négatif numérique :
Livre, Cyanotype, 2e édition de JB Rabouan
Stage Photoshop en cours privé « le négatif numérique » :
https://avecunphotographe.fr/stages-photo/cours-photoshop-en-ligne/
Les stages Cyanotype et Vandyke et leurs négatifs numériques
Créer un négatif numérique avec Photoshop ™ permet de tirer ses images numériques selon un procédé alternatif comme le Cyanotype, Van Dyke, Palladium, Platine, etc. C’est souvent la première étape et elle est assez technique. Jena-Baptiste Rabouan
Pourquoi Créer un négatif numérique avec Photoshop ™ ?
La palette des métaux que l’on peut utiliser pour la photographie ne se limite pas à la photographie argentique : on trouve des épreuves photographiques au platine, au palladium, au fer pour le cyanotype, à l’or pour le chrysotype, à l’uranium pour l’uranotype… En ce qui concerne les procédés pigmentaires comme la gomme bichromatée ou le tirage charbon, ce sont les sels de chrome qui servent d’agent sensibilisateur. Tous ces procédés sont sensibles aux seuls rayonnements ultraviolets. Avant l’apparition des éclairages UV, cela imposait au photographe de travailler par tirage contact avec la lumière solaire. Seul le procédé argentique classique est sensible au spectre de la lumière artificielle offrant ainsi la possibilité de l’agrandissement. L’argentique a donc très largement dominé la photographie. Mis à part quelques rares exceptions, les photographes qui souhaitent faire des épreuves avec d’autres procédés doivent passer par un négatif au format de l’épreuve. Cette contrainte est de taille. Avant l’apparition du numérique, il fallait soit prendre les photos avec un appareil très grand format soit agrandir le négatif. Cette dernière opération est complexe et entraîne une perte de qualité.
Retour vers le futur – Du numérique à l’acétate
Aujourd’hui, créer un négatif numérique avec Photoshop (et l’impression jet d’encre), est devenue plus accessible. Le principe est assez simple : on part d’une image numérique positive (soit un scan, soit une photo numérique) que l’on inverse en négatif via le menu : « image » / « réglage » / « négatif » ; ou mieux encore : « calque » / « nouveau calque de réglage » / « inverser ». Ensuite il suffit d’imprimer le négatif sur un acétate transparent avec une imprimante de qualité photo. A priori rien de plus facile… Mais il faut compter avec la réponse sensitométrique (RS) de chaque procédé photographique. Pour rappel, la RS correspond aux valeurs restituées sur le papier par rapport aux densités du négatif en fonction de la sensibilité de l’émulsion photographique. Cela signifie qu’une échelle de gris linéaire sur le négatif sera tout à fait différente et non-linéaire sur un cyanotype, sur un platine, sur un tirage albuminé… chaque procédé ayant ses propres caractéristiques. Sur un négatif qui n’a pas été traité dans Photoshop, l’échelle de gris présente des écarts de densité constants mais sur l’épreuve photographique, les écarts entre les valeurs restituées varient. Généralement ils se compriment vers les basses et les hautes lumières, soit une réduction de la dynamique.
Dans la photo ci-contre (à droite): Charte de gris classique en 11 valeurs linéaires utilisée pour apprécier la réponse sensitométrique d’un papier et/ou d’un procédé photographique. Le dégradé permet de voir la qualité des transitions de valeurs.
Vous avez dit Sensitométrie ?
Avec les négatifs ou internégatifs argentiques le contrôle sensitométrique n’est pas une mince affaire. En revanche, pour créer un négatif numérique avec Photoshop il suffit d’appliquer une courbe dite de linéarisation qui a pour fonction de corriger les variations des écarts entre les densités du négatif et leurs valeurs correspondantes sur l’épreuve papier. L’autre difficulté est que les courbes de linéarisation ne sont valables que pour le procédé, la chaîne graphique (imprimante, profil, type d’acétate) et le papier utilisés par le photographe. Il faut donc savoir produire ses propres courbes. Avec Photoshop, il est possible d’enregistrer une courbe dans un petit fichier .acv (environ 1Ko) que l’on peut charger ensuite sur les images que l’on traite – menu contextuel du calque de réglage courbe : « enregistrer le paramètre prédéfini de courbe » et « charger le paramètre prédéfini de courbe ». On peut ainsi avoir dans un dossier autant de courbes que nécessaire selon les procédés et les papiers avec lesquels on travaille. Pour ma part j’ai ainsi une dizaine de courbes pour le platine palladium, la gomme bichromatée, le cyanotype, le vandyke, le papier salé, le tirage albuminé…
L’art de la courbe met à l’épreuve le photographe
Pour établir une courbe il faut avoir le négatif d’une charte de gris et son épreuve dans le procédé photographique et avec le papier que l’on veut analyser. Sur le négatif du premier test on applique une courbe de linéarisation standard. On compare ensuite les densités du négatif et celle de l’épreuve pour ajuster la courbe. On arrive généralement à définir la courbe en trois ou quatre essais.
Il existe plusieurs méthodes plus ou moins empiriques pour comparer les valeurs. Les techniciens de laboratoire mesurent au densitomètre de précision. Dans l’usage courant, le photographe travaille généralement à l’appréciation visuelle. Pour plus de précision, on peut utiliser une cellule photographique spot avec un dispositif de cache et une boîte à lumière pour mesurer les écarts entre les gris de la charte. Quelle que soit la précision des mesures, il n’existe pas de courbe miracle. Trop de facteurs entre en ligne de compte lors du tirage pour que l’on puisse contrôler le résultat de manière constante avec une simple courbe de linéarisation. Une petite variation d’humidité ou de température dans le labo, le lot de papier pour une même référence, la qualité de l’eau au moment du tirage… il y a ainsi de très nombreux paramètres que seule l’expérience peut jauger. Un bon négatif est la clé pour obtenir une belle épreuve mais la réussite dépend avant tout du savoir-faire du photographe.
Dans la photo ci-dessous, on constate que la réponse sensitométrique du cyanotype perd les valeurs des basses et des hautes lumières.
Maitriser la création d’un négatif numérique avec Photoshop
Comme vous l’avez remarqué, créer un négatif numérique avec Photoshop est un peu …. technique, mais si vous souhaitez vous lancer dans la photographie alternative, il ne faut surtout pas que cela vous arrête. Les formations sont là pour ça et bien expliquée la sensitométrie n’aura bientôt plus de secrets pour vous
Pour en savoir plus sur le négatif numérique :
Livre, Cyanotype, 2e édition de JB Rabouan
Stage Photoshop en cours privé « le négatif numérique » :
https://avecunphotographe.fr/stages-photo/cours-photoshop-en-ligne/
Les stages Cyanotype et Vandyke et leurs négatifs numériques
Jean-Baptiste Rabouan votre photographe formateur
Jean-baptiste Rabouan a de nombreuses cordes à son arc : photographe, journaliste et écrivain.
Jean-Baptiste Rabouan est photographe professionnel et collabore
Merci pour cet article qui donne du sens au tirage photographique.