Comment bien choisir son flash photo et en fonction de quels critères ? Après notre article sur la réelle utilité d’un flash aujourd’hui, nous allons voir ensembles les principaux points à vérifier avant d’acheter cet accessoire. Indispensable car depuis l’arrivée de marques chinoises sur le marché, les prix ont baissé et l’offre s’est sérieusement étoffée.
Les différents types de flashs
On compte 3 sortes de flashs :
- Le flash de reportage ou cobra C’est le plus répandu et celui auquel nous nous intéressons ici. On trouve une grande variété de puissance et de taille, mais les fonctions sont similaires.
- Le flash de studio – C’est un gros flash de reportage, branché sur secteur ou un générateur. Il délivre des éclairs puissants à une cadence élevée
- Le flash annulaire – Il se fixe devant l’objectif et procure une lumière de faible puissance très frontale. Utilisé pour la macro-photo et la reproduction
- Le flash intégré au boitier – Ses fonctions et sa puissance sont très limités. Il peut servir à déboucher un portrait mais surtout à déclencher d’autres flashs
Les critères pour bien choisir son flash photo
La puissance
C’est l’un des critères essentiels et les constructeurs l’ont bien compris, mais ne jouent pas toujours franc-jeu. Un flash qui manque de puissance ne vous servira pas à grand chose. il faut donc être vigilant sur ce point.
Il faut pas mal de puissance à votre flash de départ car on va souvent l’utiliser avec des accessoires ou en rebond sur un mur ou plafond, un réflecteur. Toutes ces situations vont absorber une grosse partie de la puissance initiale, donc il faut en avoir sous le tapis. Bref votre flash devrait avoir un nombre guide d’au moins 36 (28 au pire) pour 100 ISO et une focale de 35 ou 50 mm. Qu’est ce qu’il dit ? Lisez la suite, le brouillard devrait s’éclaircir.
Mesure de la puissance d’un flash – le Nombre Guide
La puissance d’un flash s’exprime en nombre guide. Plus le nombre guide est grand et plus le flash est puissant. Simple non ? Mais le nombre guide varie en fonction de la sensibilité ISO et de la position du zoom du flash. En effet, la plupart des flashs possèdent une fonction pour se synchroniser avec la focale de votre zoom. En clair quand vous zoomez, le flash suit le mouvement. Un éclair qui couvre la focale 20MM portera beaucoup moins loin qu’un éclair ne couvrant que la focale 100MM.
Le nombre guide permet donc de mesurer la puissance de l’éclair. La formule est très simple :
NG (nombre guide) = D (distance) X f (focale)
Donc avec un nombre guide de 36, on peut éclaire jusqu’à 3,60 (d) m avec une ouverture (f) de 10. Dans la pratique, vous utiliserez peu ou pas du tout le nombre guide, mais c’est un indicateur indispensable pour choisir son flash photo.
Les constructeurs trichent un peu
Les fabricants de flashs ont tiré parti de cela et vous proposent des flash au nombre guide flatteur … pour une focale de 200 mm – ce qui donne plus du double du chiffre pour la focale 35 MM par exemple. Pour bien choisir son flash photo comparer uniquement les flashs donnant leur puissance pour une même focale et méfiez vous des chiffres associés à la focale 200MM. Cela cache en général un flash peu puissant.
Le temps de recyclage
Ce n’est pas un critère très important pour bien choisir son flash photo, mais plus le temps de recyclage (entre 2 éclairs donc) est court et mieux c’est. Basiquement cela va de 1/2 à 7 sec. selon la puissance de l’éclair.
Les modes d’alimentation
La plupart des flashs fonctionnent avec des piles ou des accus. Certains modèles (Godox) avec une batterie rechargeable. Je suis moins fan de ce système, car il oblige a transporter plusieurs batteries et un chargeur en voyage, alors que l’on trouve des piles partout. Par contre le rendement est bon. Pour les gros utilisateurs, vérifiez la présence d’une prise pour alimentation externe. C’est le meilleur système si vous devez utiliser le flash toute une journée
Une tête de flash orientable
C’est indispensable. La plupart des flashs le permettent aujourd’hui. La tête doit être orientable verticalement et horizontalement. Cela nous permettra de travailler en éclair réfléchi. certains flashs proposent aussi un mode gros plan ou macro dans lequel la tête se baisse très légèrement.
Zoom motorisé et couverture de focale
Comme on l’a vu plus haut, la plupart des zooms proposent cette fonction aujourd’hui. Qui dit zoom motorisé dit couverture de plusieurs focales. Le flash doit couvrir au moins la plage de 24 à 105 MM. On parle plein format là, donc pensez à convertir si vous êtes en petit capteur …
Diffuseur interne et / ou externe
Tant qu’à choisir son flash photo prenez les 2. Le diffuseur interne ou intégré est une petite plaque de plastique qui se rabat sur la tête du flash. Elle permet souvent de couvrir alors la focale de 20MM. Facile à ranger et à sortir, c’est un must have.
Le diffuseur externe ou dôme est un rectangle en plastique opaque qui s’emboite sur la tête du flash. Il permet lui de couvrir des focales extrêmes comme le 16 MM ou moins. Mais il sert surtout à faire un éclairage plus doux et permet – pour les plus expérimentés – de cacher l’effet flash. Là aussi un accessoire vraiment utile. Bien sûr, on peut trouver des diffuseurs externes en accessoires, mais il n’est pas sûr qu’il s’adapte aussi bien et soit aussi efficace, et puis cela alourdira au prix final.
Réflecteur intégré
Il s’agit cette fois d’un petit bout de plastique blanc qui sort de la tête du flash, comme le diffuseur intégré, mais ne se rabat pas. Il permet de renvoyer une partie de l’éclair vers l’avant lorsque le flash est utilisé en position verticale.
Cela permet entre autre de donner un peu de lumière directe sur un visage avec un flash réfléchi au plafond. Très pratique. On trouve des accessoires, mais lourds, encombrants et qui ne remplacent pas ce petit réflecteur tellement simple à utiliser.
Un bouton de test de flash
Un petit bouton qui permet de faire partir le flash manuellement, pour un test, de l’open flash, déclencher d’autres flashs, etc. Indispensable.
Un sabot verrouillable
Pas indispensable, mais pratique, il s’agit d’un système empêchant le flash de sortir de la griffe porte-flash de votre appareil.
Bon voilà pour la partie mécanique les points à vérifier pour bien choisir son flash photo . Voyons maintenant la partie « moteur ».
Les modes de flash
Ce sont des modes d’exposition et d’éclairs.
Le mode TTL
Il y en a de plusieurs sortes, mais le principe est le même : l’intensité de l’éclair est mesuré à travers l’objectif. C’est un mode ultra-précis, qui tient compte des filtres sur l’objectif ou le flash. C’est aussi dans ce mode là que vous travaillerez le plus souvent. Une molette ou des boutons doivent permettre de rapidement corriger l’intensité de l’éclair pour affiner le réglage.
Le mode A
Autrefois, c’était un mode de mesure directe. Une cellule sur le flash mesurait la lumière, mais ne tenait pas compte des filtres ou des surfaces réfléchissantes. Ce mode est supplanté par le TTL.
Le Mode M – Manuel
Indispensable. Il permet de piloter l’appareil finement, de faire de l’open flash, etc. En mode manuel on règle soi-même la puissance de 1/128° à 1/1 (pleine puissance). La aussi, une molette ou des boutons doivent permettre de rapidement corriger l’intensité de l’éclair pour choisir le niveau de puissance
Le Mode sans fil
Parfois symbolisé par un symbole wi-fi, le mode sans fil permet de déclencher le flash à distance grâce à un autre flash ou un déclencheur radio. C’est un élément très important d’un flash moderne. Même si vous n’avez pas l’intention de faire du multi-flashs maintenant, choisir son flash en fonction des cette possibilité est une bonne idée.
Le mode sans fil permet de déclencher un flash depuis le flash intégré de votre boitier ou grâce à un boitier radio. Comme il faut plusieurs flashs pour que cela devienne intéressant, vous avez intérêt à choisir des modèles offrant d’office cette option
Le mode Video ou LED
C’est un mode lumière continue. Une petite LED est activée permettant d’éclaire une scène lors de shooting vidéo. Mais cela sert aussi à faire du Light-painting ou à visualiser l’éclairage que donnera le flash. Bref, pas un gadget, même si cela n’est pas indispensable à ceux qui ne font pas de vidéo.
Le mode stroboscopique
Dans ce mode, on peut paramétrer le nombre d’éclairs envoyés par le flash en 1 seconde durant un certain temps (fréquence). cela permet de prendre plusieurs images d’une même personne se déplaçant comme dans les images de Michel Hans ou d’Edgerton. Indispensable ou gadget selon votre utilisation.
Les modes de synchronisation
Qu’ils se règlent sur le boitier ou le flash, les modes de synchronisation doivent être gérés par le flash. Il s’agit de la façon dont éclair et photo vont être synchronisés. Cela ne servirait à rien par exemple que l’éclair se déclenche après la prise de vue …
Synchro vitesse lente
Indispensable. Cela permet d’utiliser les vitesse lentes de votre appareil (en dessous du 1/60° de sec.) et donc de travailler en ambiance. La plupart des modèles actuels le proposent.
Synchro premier ou second rideau
C’est quoi ça ? Supposons que votre exposition dure 2 secondes. Vous pouvez décider si l’éclair doit partir dès le déclenchement (premier rideau) ou à la fin juste avant la fermeture de l’obturateur (second rideau). Les 2 modes ont leur avantages respectifs. Le second rideau est plus naturel lorsqu’il y a des lumières et du mouvement dans la scène. Le premier rideau est plus pratique lorsque l’on doit déclencher à un moment précis. Bref il vous faut les 2.
Synchro haute vitesse (FP)
Au delà de 1/200° ou 1/250° de sec. selon les boitiers, l’obturateur ne s’ouvre plus entièrement mais défile. Une fente défile sur tout le champ. Le problème c’est que au 1/1000° de sec. par exemple, le flash (dont l’éclair dure à peine 1/20 000°n de sec.) n’éclairerait qu’une petite bande de la photo. Les fabricants proposent donc ce mode dans lequel le flash envoie plusieurs éclairs pour couvrir toute la course de l’obturateur.
Dans la pratique, le fait de pouvoir utiliser des vitesses élevées permet de sélectionner une grande ouverture comme F2 par exemple pour un portrait avec fond flou. Ce n’est pas le principal critère pour bien choisir son flash photo mais c’est un vrai plus dont vous ne mesurerez l’utilité qu’à l’usage.
Les accessoires
Nous ne nous intéresserons ici qu’aux accessoires fournis parfois avec le flash ou disponibles dans les marques. On trouve de nombreux accessoires de flashs par des marques indépendantes, mais ce n’est pas un critère pour choisir son flash photo puisque ceux-ci s’adaptent sur n’importe quel modèle. Retrouvez ici un article complet sur le sujet.
Les filtres de Flash
Indispensables. On utilise des filtres de flashs pour équilibrer les températures de couleurs de la scène et du flash. Pas de travail de qualité sans cela. Si le flash dispose de ses propres filtres c’est bien, mais ils peuvent s’acheter à part et nous leur consacrerons bientôt un article. Ci-dessous le système de filtres Nikon.
Le câble synchro TTL
Il permet de déporter le flash tout en conservant les fonctions TTL. On lui préférera un boitier de transmission radio.
Bien choisir son flash photo – Flash de marque ou indépendants
Nikon et Canon (entre autre) proposent depuis longtemps une gamme de flashs de qualité. L’avantage est la totale compatibilité avec les boitiers de la gamme, mais de plus en plus de marque indépendantes proposent des modèles dédiés aux fonctions équivalentes et moins chers. Ainsi un flash Fuji ayant les mêmes fonctions (en moins bien) qu’un Nissin coûte 2 fois plus cher.
Voici les principales marques indépendantes :
- Nissin – des flashs bien finis, robustes et de qualité avec un très bon système sans fils – disponibles sur la Fnac et quelques autres revendeurs
- Profoto – une marque de flashs de studio qui fait des modèles de reportage – c’est la référence en très haut de gamme, mais c’est très cher
- Godox – de nombreux modèles de flashs à prix très abordables, de nombreux accessoires – un bon rapport qualité prix, même si parfois c’est un peu complexe à utiliser
- Yongnuo – un autre fabricant chinois un peu en perte de vitesse face à Godox
Ce qu’il faut regarder
La taille et le poids sont évidemment des critères important en photo de voyage. Pour une même puissance, certains modèles sont 25% plus compacts et légers. La possibilité pour le matériel d’évoluer vers un système multi-flashs aussi. Enfin la commodité est à prendre en compte. Il vous faut un flash facile à régler avec des boutons explicites et bien positionnés. On travaille souvent dans le noir évidemment et on a envie d’aller vite. Personnellement, je privilégie les piles en voyage par rapport aux batteries lithium d’un Godox.
Le Bounce, le diffuseur et le réflecteur intégrés sont indispensables. La possibilité de travailler sans fil et en multi flash est aussi importante.
Voilà j’espère que cet article aidera chacun à bien choisir son flash photo. s’il vous a plu, abonnez vous pour ne pas rater les prochains sur le même thème et partagez, partagez !
Regardez aussi nos autres articles sur le Flash, à quoi sert un flash en photo, les accessoires de flash, test du kit d’accessoires de flash Godox
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Philippe Body
Photographe de voyage professionnel, blogueur, directeur de Avec Un Photographe
Photographe de voyage professionnel, spécialisé sur l’Asie, je parcours le monde depuis l’âge de 22 ans,réalisant reportages et livres et guides de voyage. Mon travail photographique est diffusé par les agences photo Hemis.fr, Gamma-Rapho et Getty Images entre autres ainsi que sur ma photothèque pro : www.phlippebody.com
En 2011, je créé le site www.avecunphotographe.fr puis la société AVEC UN PHOTOGRAPHE pour proposer des stages photo axés sur la composition et la créativité. J’organise aussi des voyages photo en Asie. Le blog avec un photographe est lancé en 2015. Depuis le site s’est ouvert à d’autres photographes pros de talent. … en savoir plus
Mis à jour décembre 2023 – par l’auteur