Trier ses photos est une étape essentielle pour tous les photographes. Cela peut être long, fastidieux, voire douloureux pour ceux qui n’aiment pas jeter, mais cela peut faire de vous un bien meilleur photographe. En tant que photographe pro de voyage, je traite tous les ans plusieurs dizaines de milliers d’images numériques. A raison de 1 à 2h de tri tous les jours. Au fil des années, j’ai cherché à réduire le temps passé à trier ses photos, sans rien perdre en efficacité. Voyons ensemble, les différents outils logiciels, les techniques et surtout, le plus important, la philosophie du tri. Vu les conditions de confinement actuel , je me suis dit que le timing était bon ! Enfin, pour ceux qui auront le courage d’aller au bout d’un article de 4000 mots, un bonus qui pourra vous faire gagner un bon de réduction …
Pourquoi trier ses photos ?
La question bien qu’un peu provocatrice, n’est pas complètement décalée. Après tout, le stockage des photos ne coûte pas cher et ne pas trier ses photos permettrait de gagner du temps. Une réponse simple serait de dire pour éviter d’être submergé par le nombre d’images et de mettre 3 jours à en retrouver une, mais si vous débutez ou si n’avez pas beaucoup de photos, pourquoi s’embêter ?
La vraie raison pour laquelle il faut trier ses photos, c’est que cela vous aidera à devenir un meilleur photographe, plus pointu, plus technique aussi, mais surtout plus exigeant avec vous même. Quelquefois en stage ou en voyage photo, certains participants me montrent une série de photos dans laquelle il y a du très bon et … du nettement moins bon. Du coup la mauvaise image plombe la bonne. Voilà le signe d’un manque de rigueur dans le tri. On se dit que celle là est moins bonne, mais on la garde quand même … parce que trier et donc jeter ses images, c’est un peu douloureux.
En photo comme en de nombreux domaines, on ne fait des progrès que si l’on cherche à en faire. Et pour cela, il faut savoir être critique avec ses propres photos. Alors vive le tri !
Trier ses photos pour devenir un meilleur photographe
Le tri est le moment où l’on se confronte à ses images, à son travail. Le photographe qui se dit: « non ça, ce n’est pas digne de moi, je peux mieux faire, j’ai déjà fait mieux » et jette la photo, fera de grands progrès. Celui qui ne veut pas trier ses photos, ne supprime rien ou se contente de mettre 1 seule étoile à une image sans la jeter alors qu’elle mérite la corbeille, restera toujours au même niveau. Le tri, c’est le moment où vous vous confrontez à vos qualités et vos défauts de photographes. Et vous pouvez en tirer un très grand profit. C’est un peu douloureux, mais très efficace, car on ne gagne rien à être trop gentil avec soi-même. C’est la première leçon que j’ai apprise en passant photographe professionnel. Laisser dans un reportage une image qui ne mérite pas d’y être est le plus sûr moyen de faire douter de vous et votre qualité auprès des gens d’image.
Bon alors si c’est pour faire des progrès, je veux bien. Et ça tombe bien en ce moment on a un peu de temps.
La philosophie du tri
Le tri sert à isoler les bonnes et très bonnes images du lot. Au final l’idée est de ne garder que celles là. Les autres, sauf si elles ont un intérêt documentaire ou affectif fort doivent être supprimées. Ainsi vos belles images ne seront pas noyées dans un flot de photos sans intérêt. Quant aux images souvenirs, ne les jetez pas, la photo c’est aussi ça bien sûr, mais placez les dans un dossier à part.
Si vous êtes un fidèle lecteur de ce blog, vous avez depuis le temps forcément dû faire des progrès (oui je sais, je suis en train de me passer de la pommade). Et donc, les images réalisées, il y a 4 ou 5 ans, n’étaient peut être pas aussi bonnes, en tout cas pas toutes. Si vous avez fait un stage alors là c’est sûr, vous avez fait des progrès et il est temps de mesurer un peu ça non ?. Reprenez donc un de vos vieux dossier photo et maintenant que l’affectif est un peu passé: triez les photos de nouveau. Et ne vous faites pas de cadeau. Vous allez en tirer de nombreux avantages. C’est comme le moment lors du stage Cadrer avec ses pieds où les gens découvrent les recoupements de plans dans leurs photos. Une fois que l’on a vu un défaut dans une image, il ne disparait plus. Du coup la photo qui vous plaisait, vous plait un peu moins, mais vous avez franchi un cap. C’est aussi comme cela que l’on fait des progrès. En étant plus exigeant avec soi-même.
Regardez vraiment, regardez bien
Soyez attentifs aux détails … c’est souvent la clé d’un bon tri. Dans l’image ci-dessous par exemple, la différence est petite mais déterminante. Le bras décollé, rend la silhouette du batelier moins massive et l’on voit aussi mieux le bout de la rame qui disparait d’ailleurs dans les 2 dernières images. Vous l’aviez vu ? 😉
Le tri photo essentiel pour les débutants
Comme on l’a vu dans l’article sur les logiciels pour trier ses photos pour débutants, afficher les données EXIF permet de comprendre pourquoi une image est floue, sur ou sous-exposée, etc. Cela vous permettra de ne pas répéter les erreurs. Avant de voir les méthodes de tri, prenons un moment pour voir avec quels outils nous allons travailler.
Les outils pour trier ses photos
Quelles sont les qualités indispensables d’un logiciel pour trier ses photos? Il vous faut un programme capable d’afficher 2 ou plusieurs images simultanément et la possibilité d’agrandir les images. On appelle cela un affichage en mode comparaison comme sur la photo ci-dessous (Lightroom). Vous voyez aussi l’affichage des données EXIF dont je parlais plus haut.
L’autre fonction essentielle est le zoom synchronisé. Cela permet d’agrandir un détail des images affichées de façon synchronisée. Il faut aussi pouvoir « marquer » la meilleure image pour la retrouver facilement. Ce peut être une note (1,2,3,4,5) ou des étoiles, des étiquettes, des libellés de couleur, etc. Enfin, l’affichage des données Exif de la prise de vue (ISO, Vitesse d’obturation, Focale de l’objectif, Ouverture, notamment) est très utile pour comprendre ses erreurs.
Beaucoup de programmes y compris gratuits proposent ces fonctions et donc vous n’avez aucune excuse (à part celle de n’avoir pas encore lu cet article, bien sûr).
Les programmes pour trier ses photos
Voici une liste (non exhaustive) de programmes gratuits et payants offrant ces fonctions. Je ne m’intéresse ici qu’aux programmes pour trier ses images, pas à ceux permettant le développement.
Logiciels pour débutants - Gratuits | Affichage en mode comparaison + zoom synchronisé | Notation / Libellés | Affichage des métadonnées | Remarques |
---|---|---|---|---|
XN-View | Oui | Oui nombreuses options | Oui | Ouvre fichiers Raw et Jpeg - Un peu vieillot, mais complet et efficace. |
Fastone image Viewer | Oui | Oui mais limité à un libellé couleur | Oui | Très bon logiciel, simple et complet sauf pour les outils de notation (1 seul) |
Nikon View NX-i | Oui | Oui nombreuses options | Oui | très bon programme mais n'ouvre que les RAW Nikon (NEF) |
Canon DPP 4 | Oui | Oui nombreuses options | Oui | très bon programme mais n'ouvre que les RAW Canon (CR2) et dans dernière version que les fichiers les plus récents |
Logiciels pour amateur avancé / experts | Affichage en mode comparaison + zoom synchronisé | Notation / Libellés | Affichage des métadonnées | Remarques |
Adobe Lightroom | Oui | Oui très nombreuses | Oui nombreuses options | Payant - L'un des meilleurs programme pour la sélection des photos |
Dark Table | oui, mais des lacunes sur ces fonctions | Oui nombreuses | Oui nombreuses options | Gratuit - Le plus complet des gratuits, désormais compatible PC. Fonctions de tri limitées |
ACDSee | Oui | Oui nombreuses | Oui nombreuses options | Un excellent logiciel pour le tri - pas trop cher dans sa version de base |
DXO Photo Labs | Non | Oui nombreuses | Oui nombreuses options | C'est un logiciel plus orienté vers le développement que le Tri, mais il fait le boulot |
Adobe Bridge | Oui mais peu rapide et vieillot | Oui nombreuses | Oui nombreuses options | Idéal pour l'édition des métadonnées Bridge n'est pas au niveau pour le tri photo |
Les programmes qu’il faut vraiment éviter :
- Google photos : ne permet pas l’affichage synchronisé ni la notation
- Irfan View : idem, préférer XN-View ou Fastone Viewer
Pour les débutants, relisez le comparatif des logiciels pour débutants
Mais l’outil ne fait pas tout loin de là. Le plus important c’est votre méthode et votre approche. Commençons par voir la méthode …
Quelle méthode pour trier ses photos
La méthode décrite ici est basée sur mon expérience professionnelle. A la fin d’un reportage de plusieurs semaines on se retrouve vite avec quelques milliers d’images. A la fin du tri, on n’en présentera que 40 ou 60. Le tri est donc pour moi l’étape la plus longue de la post-production. Pour ce faire, la notation ou les étoiles qui permettent de hiérarchiser les images est à mon avis un must. Ainsi on peut mettre la note de 1 aux images que l’on souhaite garder, 2 à celles qui méritent d’être travaillées, 3 aux meilleures, etc.
Quand trier ses photos ?
Comme tout le monde, j’aime bien regarder mes images juste après la prise de vue. En revanche, je déconseille absolument de trier ses images sur son écran d’appareil. Cela ne vous fera pas gagner de temps et c’est un non sens. Attendez donc de voir l’image sur un écran digne de ce nom. En voyage, beaucoup de gens trient à chaud, le soir après les prises de vue. Là aussi, c’est bien naturel, mais ce tri là ne sera pas qualitatif, car vous êtes dans l’affectif. Vous venez juste de faire la photo, tout vous parait beau, intéressant et il faudra refaire un passage
Prenez le temps
Personnellement, je préconise une sélection en 2 temps. Un premier tri – qui peut se faire juste après – où l’on regarde ses images en mode détente. A ce stade, je ne jette que les gros ratés, les erreurs et les photos qui ne me parlent pas du tout. En réalité je ne les supprime pas une par une, mais je les « marque » et à la fin, je filtre les images et réunit toutes celles marquées et les envoie à la corbeille d’un coup. Dans Lightroom (capture écran ci-dessous) cela ressemble à un petit drapeau, mais peu importe la forme, il suffit de repérer les images lors de ce premier gros tri. En leur mettant un libellé ou une étiquette couleur par exemple.
Le second niveau de tri et deuxième passage est technique et comparatif et se fait en mode « sérieux ». Avec examen de la qualité et comparaison des images entre elles pour ne garder que la meilleure d’une série. La photo est t-elle techniquement réussie ? Est elle améliorable en post-traitement ? Et s’il y a plusieurs versions de la même image, quelle est la meilleure ? Enfin, le plus dur, cette photo mérite t-elle d’être gardée ? Cette phase est plus longue et plus laborieuse, mais elle permet de faire un gros tri. On peut distinguer 2 niveaux de tri; le tri technique et le tri créatif.
2 niveaux de tri
Une photo peut être bonne techniquement et sans aucun intérêt. Si vous en doutez regardez dans votre smartphone 🙂 ou au contraire intéressante, mais floue, mal exposée, et cadrée bizarre. Dans le premier cas, il n’y a rien à faire. En revanche dans le second cas, on peut rattraper certaines erreurs techniques en post-traitement et il faut donc se projeter et essayer de voir la photo « traitée ». Et une image vraiment intéressante peut se permettre d’être un peu ratée techniquement. Le premier niveau de tri doit donc décider si la photo est intéressante, bonne, belle, forte. Ensuite le second niveau de tri sera technique.
Premier niveau de tri – la photo mérite t-elle d’être gardée ?
Vaste question, qui revient à se demander ce qu’est une bonne photo. Vous y êtes ! Remarquez que je ne parle pas de belle photo. L’esthétique obsède souvent les amateurs. Beaucoup moins les pros. On ne fait pas de belles photos de guerre. Mais on peut y faire de bonnes images, de celles qui secouent et qui font prendre conscience.
Alors que faut il regarder?
Voici une liste des points à vérifier
- Est ce qu’elle vous plait ?
- Est ce qu’elle déclenche quelque chose en vous ?
- Est ce qu’elle vous fait sourire intérieurement ?
Si vous hésitez sur un seul de ces points, ne mettez pas 3 étoiles à cette image. Une très bonne photo est généreuse, elle envoie des signaux forts. Si vous avez le moindre doute ça ne commence pas bien. Bref, si la photo ne vous intéresse pas vous même … la corbeille sert à ça. Au revoir et sans regret.
Bon la photo a passé ce premier test. On continue. Il s’agit maintenant de voir pourquoi la photo vous plait:
- Elle évoque un souvenir qui vous est cher
- Elle représente un moment de votre vie, voyage, week-end, etc, qui est important
- C’est la photo de quelqu’un ou d’un endroit que j’aime bien
- Elle a un intérêt documentaire évident
Il est temps de mettre une étoile ou une note (1) à ces images. Si votre logiciel le permet, vous pouvez aussi mettre un libellé ou une étiquette couleur aux images qui sont des photos souvenirs. Jetez les autres, ça débarrasse. Voilà, vous avez bien travaillé, il est temps de passer au plus dur.
Attention à l’affectif
Voici une petite liste non exhaustive et en mode humour des mauvaises raisons de garder une image
- Vous avez passé un super moment avec ce petit(e) garçon – fille en voyage
- Vous avez travaillé dur, lu des articles et regardé plein de tutos pour faire cette image de pose longue ou d’astro
- 4h de marche au lever du jour pour faire cette image
- Vous avez attendu 4 jours avant de voir cet animal
- vous avez investit dans du matériel pour faire cette image
- elle est nette, bien exposée, pas de travers …
Toutes ces raisons ne font pas une bonne photo. C’est l’affectif qui vous guide. Vous pouvez garder la photo du gamin et la mettre dans le dossier souvenir. La difficulté, la complexité ne sont pas des qualités photographiques, mais des circonstances de la prise de vue.
La recette du chef – Notation par étoiles ou notes
Voici ma méthode tri et le résultat sur un dossier de 1000 images
- Note de 1 : environ 60 sur 1000 – je garde l’image, mais ne la « développe » pas. C’est souvent la moins bonne d’une série. Mais je me garde la possibilité de changer d’avis
- Note de 2 : environ 120 sur 1000 – la photo est intéressante. Je la développe et la propose à mes agences photo
- Note de 3 : à peine 10 images sur 1000 – la photo est très bonne sans discussion. Je passe plus de temps au développement. Elle part sur mon site perso et aux agences.
- Note de 4 ou 5 : très rare (hélas). Images de qualité exposition / tirages
- Pas de note : tout le reste soit un peu plus de 800 en général. A la corbeille
Cette méthode de tri par notation me permet de mettre toutes mes photos sur un seul disque dur après 30 ans de production et de pouvoir retrouver rapidement les meilleures images dans mes dossiers grâce au filtrage des photos par note que proposent beaucoup de programmes. Elle m’évite aussi de jeter trop facilement, l’expérience montrant que l’on change parfois d’avis et que notre sensibilité évolue.
Le bon réflexe: si vous le pouvez, faites un 3° passage 1 ou 2 mois après le premier tri. L’affectif est passé et l’on a l’esprit plus clair.
Trier les séries pour repérer les très bonnes photos
En photo numérique, on fait souvent de nombreuses photos. Il faut maintenant isoler la meilleure image, tout en laissant place au doute. Voici ma méthode personnelle de tri réalisée sous Lightroom, mais qui peut se faire avec tout logiciel permettant la notation par notes ou étoiles. J’attribue des notes aux images. Cela me permet de n’afficher dans un dossier que les images ayant telle ou telle note et ainsi de ne pas être envahi.
Le tri des séries photos
Lorsque vous avez des séries, affichez les photos côte à côte et mettez une note ou une étoile aux images qui vous plaisent le plus. Ce peut être la position, une attitude, etc. Comme dans la capture d’écran ci-dessous où j’ai tagué 2 images. Faites cela avant d’agrandir la photo. Ici c’est l’image la plus à gauche et la plus à droite qui me plaisent le plus à cause de la position de la jeune fille. On ne comparera que les images qui ont déjà été « notées » comme intéressantes.
Cette étape est ensuite suivie du tri technique …
Second niveau – Le tri technique
Cette fois, on va zoomer, comparer et examinez les images une à une. L’affichage et le zoom en mode comparé de 2 fichiers RAW peut être assez long selon votre ordinateur ou votre patience (un délai de 1/2 seconde me parait déjà interminable personnellement, mais je consulte à ce sujet). Cela va donc beaucoup plus vite si elles sont en Jpeg qu’en Raw et c’est une des raisons pour lesquelles je préconise de travailler dans ce format Raw+Jpeg
Pour bien trier ses photos, il faut commencer par rassembler toutes les images similaires en les déplaçant les images à l’intérieur du dossier. Si ce n’est pas possible avec votre logiciel, créez des sous-dossiers pour regrouper les images.
Si je reprends l’exemple des 4 photos plus haut, je n’ai finalement pas gardé l’image que je préférais (à gauche ci-dessous), qui s’est avérée à peine assez nette lors de l’examen technique et de l’affichage en grand. cela dit si j’avais vraiment préféré celle de gauche, je me serais contenté d’une netteté moindre. Peu d’images sont agrandies ou tirées au final.
Les critères de sélection technique
Il y en a 4 principalement: la netteté, l’ouverture, la vitesse et la sensibilité ISO. L’affichage des données Exif vous permettra de comprendre pourquoi une photo est ratée techniquement. Ainsi vous ne répéterez pas cette erreur et progresserez techniquement.
La netteté
La netteté est bien sûr l’un des gros critères de qualité à prendre en compte lors de la sélection de vos images. Pour vérifier la netteté de votre image, il faut donc l’agrandir en zoomant car sinon on ne voit pas un problème de netteté, comme sur l’image ci-dessous
Une fois agrandie, l’image va pourtant se révéler floue. Les données exif en pointant un problème entre vitesse d’obturation et focale laissaient présager cela – voir notre article sur le flou de bougé. C’est la raison pour laquelle leur affichage est si important.
Si l’image ne présente pas de flou de mise au point, mais vous semble manquer cependant d’un peu de netteté, sachez que la plupart des logiciels photo permettent d’accentuer celle-ci assez facilement. On appelle cela le renforcement ou l’accentuation. Et pensez aussi qu’à l’avenir ce genre de fonctions sera amélioré. Donc ne jetez pas une très bonne image qui présente un (petit) manque de netteté.
Ouverture – Diaphragme
L’ouverture est également un critère (secondaire) de sélection. En effet si 2 images similaires ont été réalisé avec 2 ouvertures différentes on va regarder attentivement si cela entraîne ou non une différence de qualité. On privilégiera une ouverture médiane (F8, F11) à des ouverture trop « petites » (F16, F22, F32) qui risquent de générer de la diffraction – un défaut optique qui fait baisser la qualité des images (la netteté notamment). Attention aussi aux ouvertures maximales (F1,4, F1,8, F2, etc.) qui donnent souvent de moins bonnes images que lorsque l’on ferme de 1 diaph. Si vous vous rappelez avoir adopté un réglage précis (grande ou petite ouverture) pour réaliser un effet de profondeur de champ, pas de souci, mais vérifiez la netteté de votre image.
Voici un rappel des vérifications à faire selon l’ouverture :
- Grandes ouvertures (de F1,2 à F2) : vérifiez le point de netteté (très précise à ces ouvertures extrêmes)
- Ouverture maximale de votre objectif (de F1,2 à F5,6) – indiquée sur la bague de votre objectif. Vérifiez la netteté car à leur ouverture maximale certains objectifs produisent des images manquant de netteté
- Petites ouvertures (de F16 à F32 avec un capteur 4:3 ou APS-C et de F22 à F32 avec un plein capteur) : vérifiez la netteté – car la diffraction qui apparaît à ces ouvertures dégrade la qualité des photos et notamment la netteté
Vitesse d’obturation
A priori, on pourrait penser que la vitesse d’obturation ne constitue pas en soi un critère de sélection. Il s’agit c’est vrai plutôt d’un critère créatif, mais si la vitesse sélectionnée est inférieure à la vitesse minimale de sécurité, il y a risque de flou de bougé et cela devient un critère de sélection. C’est ce que montrent les 2 images plus haut. Il peut aussi y avoir un flou de mouvement. Donc en cas de photos similaires, prises à des vitesses d’obturation différentes, pensez à vérifier ces points.
Sensibilité ISO
La sensibilité ISO, n’a pas d’influence sur la partie créative de votre image, à la différence de l’ouverture et de la vitesse d’obturation. Mais elle influe sur la qualité de l’image. La règle est simple, plus la sensibilité ISO est importante plus les défauts (bruit de luminance et bruit de couleur, perte de contraste, etc) sont importants. Avec des appareils récents, il est difficile de distinguer une image prise à 100 ISO d’une image réalisée à 800 ISO, mais ce n’était pas le cas de boîtiers plus anciens. La règle de sélection est simple : à cadrage semblable, préférez toujours la photo réalisée avec une sensibilité ISO plus basse. Donc entre 2 images très proches et réalisées l’une à 200 ISO et l’autre à 800 ISO, on préfère celle réalisée à 200 ISO.
Quelle taille d’affichage pour le zoom ?
Par défaut, beaucoup de logiciels affichent l’image à 100% ce qui n’est nécessaire que si vous souhaitez faire un agrandissement. Un facteur de zoom de 50% suffit pour une sélection normale ou un premier tri. N’oubliez pas que zoomer à 100% dans une image de 45 MP revient à coller son nez sur un tirage de 90×60 cm, c’est un peu excessif. Bien sûr que vous allez voir des problèmes si vous faites cela systématiquement.
Allez on teste vos capacités 😉
Pour finir voici un petit quiz … Trouvez quelle est la meilleure image parmi les 4 ci-dessous et obtenez une réduction de 10% sur nos stages composition et post-traitement. Il ne s’agit pas d’une différence de netteté, les 4 images sont techniquement bonnes. Pour infos, elles ont été prise à une vitesse entre 1/7° et 1/25° de seconde.
La réponse avec analyse des photos sera donnée dans 1 semaine dans le prochain article !
Envoyez votre réponse à cette adresse: contact@avecunphotographe.fr
Si vous avez trouvé la bonne réponse, nous vous enverrons par mail un code promo. Celui-ci vous donnera droit à une réduction de 10% sur les stages compositions et post-traitement pour une durée d’un an. Promo non cumulable avec une autre offre et réservée aux abonnés du blog.
J’espère que cet article vous sera utile durant ce temps de confinement. Cela peut être l’occasion de se remettre dans le tri. Pour bien trier, connaitre les règles de lecture est évidemment essentiel. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, notre stage Grammaire de l’image est un must sur le sujet. Jusque fin avril, le stage est proposé à un prix promotionnel très avantageux. Une offre réservée aux abonnés, relisez l’article pour en profiter. Merci de partager cet article sur vos réseaux, prenez soin de vous et à bientôt …
Philippe Body
Photographe de voyage professionnel, blogueur, directeur de Avec Un Photographe
Photographe de voyage professionnel, spécialisé sur l’Asie, je parcours le monde depuis l’âge de 22 ans,réalisant reportages et livres et guides de voyage. Mon travail photographique est diffusé par les agences photo Hemis.fr, Gamma-Rapho et Getty Images entre autres ainsi que sur ma photothèque pro : www.phlippebody.com
En 2011, je créé le site www.avecunphotographe.fr puis la société AVEC UN PHOTOGRAPHE pour proposer des stages photo axés sur la composition et la créativité. J’organise aussi des voyages photo en Asie. Le blog avec un photographe est lancé en 2015. Depuis le site s’est ouvert à d’autres photographes pros de talent. … en savoir plus
Salut Philippe, une question qui n’a peut être pas de relation directe avec cet article : lors du cours Lightroom expert tu nous a donné les valeurs de réglage de l’écran niveau luminosité quand on traite ses photos en vue de les imprimer. Est ce bien sur 80% pour papier mat ou bien j’étais le cancre au fond de la classe près du radiateur ? Merci. Marc
Salut Marc, oui 80% pour papier mat c’est bien ça bravo 😉 … raté pour le radiateur
Bonjour Philippe,
Exceptionnel et très clair votre article. C’est très agréable d’avoir des conseils personnels d’un professionnel. Vous donnez des clés pour ouvrir des portes pour un meilleur travail, merci.
bonjour, merci c’est très gentil, bonnes photos malgré le confinement
Toujours très intéressant … je m’y mets et il y a du boulot. Mais c’est un travail de réflexion constructif… pas sûre d’arriver du premier coup à 60/1000 mais j’essaierai !
A mon âge il faut non seulement vider les placards trop pleins, mais aussi les disques durs.
Ce matin en pensant à cet article lu hier soir, donc à vous, j’ai fait consciemment en souriant des photos type « affectif » fleurs de mon jardin (chaque année je dis que c’est la dernière fois !) ; mais en ce moment dans un rayon de 1km il n’y a pas grand chose et mes appareils photo n’aiment pas trop le repos !
Merci merci et portez-vous bien !
Bonjour Claire,
oui c’est une période compliquée et va pour le jardin. Je suis pour les photos souvenirs qui n’est un genre mineur, je ne pense pas qu’il faille les mélanger , c’est tout … quant ua ration, ma foi, je retourne souvent sur des lieux où j’ai déjà travaillé du coup, j’ai déjà du stock donc peut être un peu haut. Prenez soin de vous
Bonsoir Phil,
Très intéressant cet article qui donne envie de retrousser ses manches et d’enfin mettre de l’ordre dans ses photos mais je me posais une question peut-être évidente pour tous mais pas pour moi, lorsque l’on prend comme je le fais ses photos en jpeg + Raw, comment fait-on pour attribuer les mêmes notes aux fichiers raw que celles attribuées aux fichiers jpeg utilisés pour le tri et ainsi appliquer le filtre désirés sur les fichiers jpeg et raw ?
Autre question, les notes attribuées dans Canon DPP4 sont-elles reconnues par Lightroom ?
Merci et prenez soin de vous,
Jasmine
Bonsoir Jasmine, bonne question: il n’y a pas de recttes miracle, perso je mets Jpeg et raw dans le même dossier. Je choisis d’afficher par nom de fichier. De cette façon jepeg et raw se suivent. Je trie les jpeg et je mets les mêmes notes / étoiles aux fichiers raw qui sont juste à côté. dans lightroom en tout cas pas de système automatique pour faire ça. Mais ça ne prend pas trop de temps. Il faut juste penser à le faire et s’y tenir.
Pour les notes attribués dans DPP’, je ne sais pas n’utilisant pas ce logiciel. Envoyez moi une image par mail et je vous dirai et regardez s’il y a une fonction du genre « enregistrer les métadonnées – ou rendre compatibles les métadonnées »
Bon tri et merci d’avoir commenté
Salut Philippe. Super article (comme souvent) qui fait le tour de cette question essentielle du tri. Je ne sais plus a dit : « la poubelle, c’est le meilleur ami du photographe »…
Bonjour jacques, tu as raison je crois que cette phrase est du préfet Poubelle lui même non ? 😉
Bonjour Philippe,
Merci pour cet article. Utilisatrice de lightroom, je dois dire que l’étape tri m’a beaucoup fait progresser… bon d’accord, je dois surtout mes progrès à tes stages . Par contre, je n’utilise pas cette fonction de données exif et de zoom synchronisé : je note ! Sur mon dernier voyage je suis rentrée avec plus de 1000 photos, j’en ai gardé 190 et je ne montre qu’une soixante de photos. Résultats : beaucoup plus intéressant pour ceux qui les regardent et quelle satisfaction d’entendre que « votre appareil fait de belles photos »
Bonjour Christelle, c’est vrai que nos appareils font de très belles photo, comme les pinceaux des peintres d’ailleurs 😉 – bravo pour le tri, 60 images sur 1000 forcément tu montes le niveau, bon pour les autres et bon pour toi …
Très bon article, c’est vrai que le tri est une étape vraiment importante, même si c’est épuisant parfois, on en sort toujours grandi. Merci pour toutes ces petites astuces, c’est pro !
Merci Champa Cola
Une bonne piqure de rappel, avec une méthode concise et claire. Mais comme je le craignais vu le sujet de l’article, le ratio des images retenues est bas ! JOEL
Merci Joël, plus le ratio est bas, plus ce que tu montres est top et plus les gens apprécieront en fait, « Less is more » c’est une expression à la mode mais qui ne date pas d’aujourd’hui 😉 bon confinement
Merci pour cet article plein d’enseignements !
je découvre le contenu de ce site progressivement, il y a beaucoup à digérer, mais tout parait d’excellent qualité, sans saturation !
Merci Hanatole, bonne lecture et bonnes photos
Effectivement, le timing de cet article est parfait !
Comme Marabbeh, je préfère que mon argent aille dans du matériel, plutôt que dans un logiciel lorsqu’il en existe des gratuits qui conviennent… J’utilise donc aussi Darktable.
Bon, pour le tri, je crois que j’ai beaucoup de progrès à faire. Je retiens cependant ton idée de séparer les photos souvenirs des photos « artistiques », ce sera déjà un premier pas…
Bonjour Matthieu, les grands voyages commencent tous par un premier pas. Bon courage alors et prends soin de toi
Décidément vous faîtes toujours des articles qu’on attend. Rien de plus agaçant que quelqu’un qui vous montre les 200 photos qu’il vient de prendre. Finalement, on ne les regarde pas, même s’il y en a de bonnes. Dommage… Pour moi Lightroom, c’est exclu, étant amateur je refuse de payer un abonnement. De plus j’ai pris l’habitude depuis longtemps de mettre des mots-clés à mes images via Windows et Lightroom ne les prend pas en compte (du moins jusqu’à la v6), alors que Darktable le fait.
Je ne sais pas si le tri fait de moi un meilleur photographe, mais comme c’est le travail que j’aime le moins en photo, je me dis souvent « soigne tes prises de vue, tu auras moins de photos à trier ». Un bon exercice (que je n’ai encore jamais fait) : dans une séance photo ne prendre que 24 ou 36 photos, comme du temps de l’argentique.
Merci Bernard, oui Darktable est un très bon logiciel. l’idée de faire peu de vues est excellente. 36 vues c’est un film. il y a 30 ans, je partais avec moins d’un film par jour … Mais cela ne dispense pas du tri. Car, l’idée est d’augmenter son niveau d’exigence par rapport à soi-même 😉 allez c’est l’occasion on a du temps libre. Prends soin de toi
Bonjour Philippe, finalement 4000 mots ça se lit très facilement !! 😉 . Excellent article, très détaillé ! Merci pour tous ces conseils :). Valérie
Merci pour le commentaire Valérie, prends soin de toi