au sens de lecture de la photographie. On peut utiliser à notre profit les lignes existantes, en chercher de nouvelles, mais jamais les ignorer. Les comprendre est important et vous permettra de les identifier facilement, de les détourner, bref de mieux les utiliser.
Identifier les lignes en photographie
Dans le stage Grammaire de l’image, pour casser le rythme, il y a 4 « interros » en mode amusement bien sûr. Parmi les questions posées, il y en a plusieurs sur les lignes en photographie – dont une demandant combien de sortes de lignes chacun peut citer.
En général, les stagiaires en citent au moins 3 … Et vous, vous en voyez combien ?
- Lignes horizontales
- Lignes verticales
- Les courbes
- Lignes diagonales
- Lignes directrices ou de force
voici pour les plus connues, et en voici quelques autres :
- Ligne d’horizon
- Ligne de regard
- Lignes de cadre ou de bord
- Ligne de fuite (en fait c’est un point)
- Lignes de mouvement
Dans cet article nous allons nous concentrer sur les 3 premières et les autres seront traitées dans d’autres articles. Je ne vais pas tout vous dire, je ne voudrai surtout pas vous empêcher de faire le stage …
Les lignes horizontales
Les lignes horizontales sont de toutes les lignes en photographie les plus statiques. A la limite du plan plan parfois. Très présentes en ville et dans les paysages, les lignes horizontales ne donnent pas de dynamisme ni de profondeur. Elles peuvent aussi produire lorsqu’elles sont nombreuses et parallèles par exemple, un effet de motif qui génère de l’ennui. On va alors chercher à placer un élément pour briser cette continuité (et fixer le regard) . Elles sont associées à l’équilibre et la stabilité.
Les lignes verticales
Les Lignes verticales ont en commun avec les horizontales de n’apporter ni dynamisme ni profondeur dans l’image. Elles sont cependant moins statiques et provoquent un effet de division du cafre qui peut être très intéressant pour le photographe. Contrairement aux lignes diagonales elles ne mènent pas vraiment le regard vers le haut, sauf lorsqu’elles sont « déformées » par une contre plongée. Elles sont très présentes en ville, moins dans la nature.
Les lignes courbes
Plus présentes dans la nature qu’en ville, les lignes courbes sont très intéressantes du point de vue composition. De toutes les lignes en photographie ce sont celles qui expriment le plus de douceur et de sensualité. Elles impriment aussi des sensations de mouvement comme les diagonales, mais de manière moins directives et plus subtile. L’œil suit naturellement le contour d’une courbe, ce qui en fait une ligne dynamique.
Les lignes diagonales
On termine avec la plus dynamique des lignes en photographie : la diagonale. C’est une ligne puissante, voire impérieuse que le regard suit souvent naturellement. Elle apporte du dynamisme, mais mal gérée ou mal placée, elle peut faire sortir le regard de l’image. Bref, elle est plus facile à créer qu’à maitriser.
Les lignes diagonales apportent de la fantaisie dans l’image, elles sont la force et la vitalité; là où verticales et horizontales représentent l’ordre, l’équilibre et la rigueur. Elles impriment une idée de mouvement et de direction plus forte. Plus elles forment un angle important avec le bord du cadre plus elles sont dynamiques.
Enfin, les diagonales sont l’un des principaux outils du photographe pour créer de la profondeur, grâce à la perspective linéaire. Des lignes convergentes donnent cette impression de profondeur.
Il existe 2 lignes diagonales « naturelles » dans le cadre de notre viseur que l’on peut utiliser. On parle de diagonale du cadre. Là comme dans le cas d’une ligne verticale ou horizontale un alignement sur la ligne pré-existante donne de la force, mais attention à ne pas abuser de cet effet.
L’angle des diagonales peut être modifié en partie par la position du photographe, car il dépend du point de vue. Se baisser ou monter sur un support change immédiatement la disposition des diagonales. L’effet de mouvement donné par les diagonales est amplifié par le Grand-angle et un point de vue rapproché.
ATTENTION > si rien n’est fait pour arrêter le regard > le risque est que l’on sorte de l’image après avoir suivi les diagonales. Relisez notre article « Comment éviter que le regard ne sorte de … » où nous parlons de ce problème très courant.
Gérer les lignes en photographie
Attention au parallélisme
Pour les lignes verticales et horizontales, il faut faire attention au parallélisme avec les lignes de cadre. Vous pouvez bien sûr faire tout ce que vous voulez en composition, mais le regard détecte facilement une ligne horizontale ou verticale légèrement de travers lorsqu’elle est près du bord. Mieux vaut, si cela n’est pas intentionnel, redresser à la prise de vue ou en post-production.
Pour les lignes verticales, le problème est le même et il faut là aussi « soigner » le travail. Dans la photo ci-dessous, l’œil détecte très vite le non-parallélisme de la ligne du lampadaire avec celle du cadre.
Redresser les perspectives
Une ligne verticale est statique et a une fonction de division de l’image. Parmi les différentes lignes en photographie la diagonale est presque le contraire, elles est dynamique et directrice. Or des lignes verticales prises en contre-plongée deviennent des … diagonales. Ce qui change le sens de lecture de la photo. Dans la photo ci-dessous, on a des lignes verticales à gauche (perspectives redressées) et légèrement diagonales à droite (perspectives non-redressées). A gauche la photo est statique, mais bien écrite. A droite, les lignes nous emmènent vers le haut de l’image qui n’est pas la partie la plus intéressante. Les lignes diagonales desservent la photo et faussent la perspective naturelle du bâtiment.
Dynamiser une image
Trop de lignes horizontales rendent votre image trop statique ? Pas de problème, il suffit de transformer les horizontales en diagonales. Si vous avez lu l’article sur la façon de corriger les déformations et bien il suffit de faire le contraire.
Dans la photo ci-dessous, le cadrage de face, avec des lignes horizontales est très statique.
Au lieu de prendre la photo face au mur, on va se déplacer et faire l’image un peu de biais. La déformation, induite par le changement de position du photographe par rapport au mur, transforme le rectangle en trapèze. Les lignes horizontales statiques deviennent des lignes diagonales dynamiques. Le tour est joué. Cette fois la photo est dynamique et l’œil suit les lignes, tout en étant empêché de sortir de l’image grâce au personnage.
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Très bon article comme d’habitude, à prendre en compte pour les prochaines prises de vues
En lisant tes articles, je me rends compte de la complexité de la photo…….que de choses à penser avant de déclencher;…..pour essayer de prendre une vraie belle photo il faut prendre son temps…..observer, réfléchir…..choisir le bon moment……un réflexe à acquérir….merci pour tes conseils.
En fait, il faut prendre son temps lorsque l’on en a la possibilité, de façon à cadrer vite lorsque c’est nécessaire. C’est aussi une mentalité, les bonnes images naissent souvent d’une ébauche que l’on affine patiemment pour arriver à une très belle image 10 mn plus tard. C’est vraiment le thème du stage Cadrer avec ses pieds si cela t’intéresse un jour : https://avecunphotographe.fr/stages-et-cours-photo/apprendre-a-cadrer-ses-photos/
Philippe, c’est toujours avec plaisir que je découvre tes articles. dommage que la Loire soit aussi éloigné de la Garonne car je me serais bien refait un petit stage perfectionnement.!
Merci Henri, pas si loin que ça et puis ça permet de refaire le plein de vins de Loire hehehehehe …!